Épilepsie à Pointes-Ondes Continues au cours du sommeil (EPOCS) | Syndrome de West | Syndrome de Lennox-Gastaut | |
---|---|---|---|
Age d’apparition | - Entre 2 mois et 12 ans (pic 2 – 4 ans) | - Entre 3 et 12 mois | - Entre 3 et 5 ans |
Manifestations |
- Etat de mal épileptique survenant pendant le sommeil |
- Spasmes infantiles répétés (flexion/extension) initialement au cours du sommeil puis durant l’éveil |
- Crises tonico-cloniques, toniques ou atoniques |
Retentissement |
- Régression neuro cognitive - Troubles du comportement |
- Régression du développement psychomoteur |
- Troubles cognitifs - Troubles du comportement |
Évolution | - Résolution à l’adolescence mais persistance des troubles neuro cognitifs | - Pronostic sévère | - Pronostic très sévère |
Syndromes épileptiques à manifestations nocturnes de l’enfant
Syndromes épileptiques sévères à manifestations nocturnes du nourrisson et du jeune enfant
Syndromes épileptiques à manifestations nocturnes de l’enfant
Épilepsie hyper motrice liée au sommeil | Épilepsie bénigne à pointes Centro-temporales (Épilepsie Rolandique) | Épilepsie à pointes occipitales de l’enfant | |
---|---|---|---|
Age d’apparition | Enfance et < 20 ans | Entre 3 et 13 ans | Entre 2 et 6 ans |
Survenue pendant le sommeil |
- À tout moment de la nuit/des siestes, pas de manifestations à l’éveil |
- Début/fin de nuit (immédiatement après l’endormissement ou juste avant le réveil) | - Uniquement durant le sommeil, pas de manifestations diurnes |
Caractéristiques des manifestations |
- Crises de courte durée (quelques sec – 2 minutes max) |
- Paresthésies de la face - Hyper salivation |
- Déviation oculaire et de la tête |
Signes associés | - Aura possible (épigastrique, hallucination auditive ou visuelle, hyper salivation, paresthésies) | - Pas de modification de la structure du sommeil | |
Conséquences du trouble |
- Pas de déficit psychomoteur |
- Pas de déficit psychomoteur |
- Aucun retentissement |
Évolution |
- Bénigne mais chronique la plupart du temps |
- Disparition spontanée autour de 16 ans |
- Résolution spontanée dans les 2 ans suivant l’apparition |
Souvent confondu avec | - Parasomnies (terreurs nocturnes, éveils confusionnels, somnambulisme) |
|
Épilepsies de l’adolescent et de l’adulte jeune à manifestations nocturnes
Épilepsie myoclonique juvénile | Épilepsie avec crises grand mal du réveil | |
---|---|---|
Age de début | Adolescence | Adolescence |
Manifestations |
- Secousses myocloniques des membres sup (lâchages d’objets) survenant peu après le réveil, sans troubles de conscience |
- Crises tonico-cloniques généralisées survenant au réveil ou au repos |
Pronostic et évolution | - Pronostic bénin mais poursuite des traitements à vie la plupart du temps | - Bonne réponse aux traitements mais pharmacodépendance |
Signes évocateurs
- Régression ou anomalie du développement psychomoteur
- Somnolence diurne excessive et/ou plainte d’insomnie malgré un temps de sommeil adapté à l’âge et/ou une bonne hygiène de sommeil
- Symptômes pouvant être confondus avec les parasomnies (terreurs nocturnes, éveils confusionnels, somnambulisme) :
- Mouvements stéréotypés : qui se reproduisent à l’identique d’un épisode à l’autre
- Début après 10 ans et reste stable avec l’âge (les parasomnies diminuent après 10 ans)
- Survenue plusieurs fois par nuit, à n’importe quelle période de la nuit (contrairement aux parasomnies : dans les 3h suivant le coucher, 1 à 2 épisodes uniquement)
- Toutes les nuits ou presque (parasomnies : max 1x/semaine)
- Épisodes très courts : < 2 min (les parasomnies peuvent durer jusqu’à 10 min)
- Conscience préservée (contrairement aux parasomnies)
Facteurs favorisants
- Toute dette de sommeil
- Stress/anxiété
- Irrégularité des rythmes veille/sommeil
- Antécédents familiaux d’épilepsie ou de convulsions fébriles
- Consommation d’alcool
Pathologies associées
- Parasomnies et troubles du comportement en sommeil paradoxal : fréquence plus élevée chez les épileptiques que dans la population générale. Il n’est pas toujours évident de différencier les épisodes de parasomnies des crises.
- SAOS : 30% de coexistence entre SAOS et épilepsie nocturne
- Pathologie tumorale neurologique : l’épilepsie peut être un symptôme révélateur de la pathologie
Conduite à tenir
- Demande aux parents de filmer les épisodes
- Orientation rapide auprès d’un neurologue pédiatrique pour réalisation d’une vidéo-polysomnographie et/ou d’une imagerie cérébrale
Traitements antiépileptiques et sommeil
Interactions entre les traitements antiépileptiques et le sommeil : retentissements sur la structure du sommeil, sa durée, son efficacité.
Ils entrainent fréquemment une augmentation de la somnolence diurne
Traitements les plus sédatifs :
|
Traitements les moins sédatifs :
|
Sources
1. American Academy of Sleep Medicine, Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil. Classification Internationale des Pathologies du Sommeil. Traduite de L’International Classification of Sleep Disorders third version. 3ème Edition. 2014.
2. Challamel M-J, Franco P, Hardy M. Le sommeil de l’enfant. Masson. 2012.
3. Dauvilliers Y. Les troubles du sommeil. Elsevier Health Sciences; 2019. 457 p.