Syndrome des jambes sans repos et mouvements périodiques des jambes

• Syndrome des jambes sans repos (SJSR) : Besoin impérieux de bouger les membres suite à une sensation pénible et/ou douloureuse dans les membres, survenant uniquement au repos ou lors d’activités calmes et amélioré par l’activité.
• Cette gêne peut concerner également les membres supérieurs, le terme « jambes sans repos » est donc inapproprié
• Le SJSR serait lié à un trouble de la régulation de la dopamine, provoqué par un déficit en fer
• Prévalence estimée entre 1 et 2 % chez l’enfant

• « Picotements » / « fourmillements » / « douleurs » / « sensation de froid » / « engourdissement » au niveau des membres survenant au repos
• Besoin impérieux de bouger les jambes survenant uniquement au repos, en position assise ou allongée et amélioré par le mouvement.
• Difficultés d’endormissement avec opposition au coucher malgré une hygiène du sommeil adéquate et des mesures comportementales de prise en charge de l’insomnie
• Réveils nocturnes fréquents
• Sommeil agité
• Fatigue inexpliquée, éveil matinal difficile
• Troubles de l’attention

• Antécédents familiaux de syndrome des jambes sans repos au 1er degré : il existe un très fort lien héréditaire
• Présence de mouvements périodiques des jambes
• Carence martiale, même peu profonde (taux de ferritine < 50ug/L)
• Antihistaminiques sédatifs

• Le diagnostic est clinique et repose sur les critères de l’ICSD-3 :
  • Critères obligatoires pour le diagnostic :
    • Besoin impérieux de bouger les membres (impatience motrice), causé par des sensations désagréables ou inconfortables dans les jambes, éventuellement exprimées par l’enfant avec ses propres mots, adaptés à son âge (« fourmis dans les jambes », « picotements », etc.)
    • Ces symptômes sont exclusivement présents au repos (en position allongée ou assise)
    • Ils sont améliorés, même temporairement ou partiellement, par l’activité et le mouvement
    • Aggravation le soir ou la nuit
  • Il présente au moins 2 des caractéristiques suivantes :
    • Troubles du sommeil anormaux pour l’âge
    • Antécédent familial de syndrome des jambes sans repos
    • Syndrome de mouvement périodique des jambes confirmé par polysomnographie
• Une polysomnographie peut être utile en cas de suspicion d’un trouble du sommeil comorbide associé (fréquent), mais elle n’est pas indispensable

• Syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS)
• Narcolepsie
• Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH)
• Syndrome de Mouvement Périodique des Jambes

• Absence de consensus, pas de traitement portant l’AMM pour cette indication chez l’enfant (chez l’adulte, utilisation d’agonistes dopaminergiques hors AMM)
• Une supplémentation en fer peut être indiquée même en l’absence d’une diminution majeure de la ferritine, durant 3 mois
• La caféine entrainant une diminution des capacités de stockage en fer, les boissons en contenant seront évitées chez ces enfant (sodas, chocolat…)
• Orientation vers un spécialiste en médecine du sommeil pour discuter d’un traitement complémentaire en cas de retentissement important

• Syndrome de mouvements périodiques de jambes : Mouvements des membres répétitifs et stéréotypés perturbant le sommeil (mêmes conséquences que le SJSR). Ils peuvent survenir au repos lors de la veille ou plus souvent, en début de nuit.
• Ce syndrome est fréquemment associé au syndrome des jambes sans repos et serait lié aux mêmes mécanismes physiopathologiques.

• Antécédents familiaux de syndrome des jambes sans repos
• Carence martiale
• Anxiété et dépression
• Syndrome d’apnées obstructives du sommeil
• Narcolepsie
• Trouble du Comportement en Sommeil Paradoxal (TCSP) : extrêmement rare chez l’enfant

Index de mouvement périodique des membres > 5/h objectivé par un enregistrement du sommeil par polysomnographie avec EMG des muscles jambiers.

• Epilepsie nocturne / pathologies neurologiques : Dans ces pathologies, les mouvements involontaires sont également présents la journée ; il existe fréquemment un retard psychomoteur ou intellectuel associé. 
• Myoclonies d’endormissement : Elles sont limitées à la transition veille/sommeil et ne se reproduisent pas durant la nuit. Elles ne perturbent pas le sommeil
• Syndrome des jambes sans repos : Dans le SJSR il n’y a pas de mouvement des membres, c’est la gêne qui prédomine
• Narcolepsie : Les mouvements éventuellement retrouvés lors des épisodes de troubles de l’atonie musculaire en sommeil paradoxal chez certains narcoleptiques peuvent évoquer le syndrome de mouvement périodique des jambes 
• Syndrome d’apnées obstructives du sommeil : Les reprises respiratoires peuvent être associées à des secousses musculaires, favorisées par l’hypercapnie.

• Orientation vers un spécialiste du sommeil pour un enregistrement polysomnographique : indispensable au diagnostic.